Voilà un étonnant restaurant qui vient de prendre la place du Comptoir de Viandes au croisement rue du Château / rue Fessart. Le nouveau propriétaire nous accueille avec son regard malicieux, il s’appelle Dosla Devir et c’est un boulonnais d’origine ouïghoure. Les Ouïghours sont un peuple turcophone et musulman sunnite habitant la région autonome ouïghoure du Xinjiang (ancien Turkestan oriental), merci Wikipédia ! Résultat, Dosla (qui veut dire « Les amis » en Ouïghour – oui  monsieur, on a fait ouïghour deuxième langue au lycée) est un restaurant chinois qui ne sert pas de porc.

Mais ce qui nous a tout de suite plu chez notre nouvel ami boulonno-ouïghour, c’est son ambition de proposer une expérience raffinée. Nappes et serviettes en tissu, monogramme élégant, exit les dragons, le menu avec 250 plats et les formules B2, A3 et G12, seule la légendaire bière Tsin Tao a résisté à la purge. Résultat : une carte épurée affichant une réelle ambition gastronomique que l’on retrouve dans les excellents nems Dosla (poulet et tarot, 10€) mais surtout dans un incroyable canard laqué cantonnais à la peau croustillante et généreusement servi (25€) – le patron nous glisse à l’oreille qu’il a mis plus de deux mois à trouver la bonne race de canard – il sait nous parler !

Le boeuf Sichuan était également excellent tout comme les nouilles sautées (8€) qui ont accompagné nos deux plats. Vous pourrez préférer les calamars, crabe en mue ou crevettes sel et poivre et si vous êtes végétarien, Dosla a également prévu quelques jolies assiettes pour vous.

Au final on s’en sort pour nettement plus cher qu’un restaurant chinois classique mais on apprécie vraiment la qualité du travail en cuisine sans oublier un réel effort de présentation. Reste à proposer quelques entrées un peu plus originales, à muscler un peu la carte des vins et on sera définitivement tenté de recommander cette adresse à nos amis !