Dans le difficile métier de testeur de restaurant boulonnais (+ de 10 ans d’expérience), il existe un cas de figure assez rare qu’on pourrait qualifier d’à priori positif. À peine franchi le seuil de cette ancienne pizzeria casher, croisé le regard du patron de Patron (c’est le nouveau nom du resto), détecté le portrait du président de Groland s’allumant une clope à côté du panneau « interdiction de fumer » derrière le bar hyper accueillant, posé vos fesses sur la banquette motifs palmes, vous savez déjà que ça va être bien. Tandis que Patrick (c’est le prénom du patron de Patron) nous sert un ballon de « vin sauvage à poil » (oui les vins nature ont des noms bizarres, c’est à ça qu’on les reconnait), on réfléchit à créer une nouvelle catégorie « Resto où on peut déjeuner au soleil avec vue sur Jean-Paul Belmondo jeune et diablement sexy ». Un peu long mais bien dans l’esprit du blog. On va étudier…
En attendant, le soleil de midi tape fort dans le resto et ça colle divinement bien avec son charmant petit air de paillote tropézienne des années 50, façon « Et Dieu créa la femme ». Ancien gérant du très animé Café Burq dans le 18ème arrondissement et comédien par intermittence (il a joué dans notre film culte « Les 3 Frères » et dans un paquet de téléfilms sur TF1), Patrick Bouin est avant tout boulonnais et bien décidé à faire bouger son avenue Victor Hugo. Il avait envie de ce lieu un peu canaille qui lui ressemble, un lieu pour ses potes mais pas que, sinon ça serait trop facile. Car Patrick s’est fixé un objectif : faire découvrir la cuisine végane aux carnivores sans pour autant les brutaliser avec le blabla idéologique qui coupe l’appétit. Ici tu peux manger vegan mais y’a toujours un petit camembert rôti au miel et aux pignons (9€), une blanquette de veau ou un poulet de chez Valérie et Dominique de la Ferme Denfert ou encore un généreux et délicieux tataki de thon et sésame (comptez 14,50€ pour ces plats du jour).
Dans le camp vegan, on a été assez bluffé par l’avocat poulette et sa mayo très gourmande (9€) et en plat, par le Millet, asperges grillées, champignons de Paris et curry Madras (18€). Côté dessert, la mousse au chocolat vegan est plutôt une crème mais sa chantilly à base de lait de coco est assez réussie.
Et quand cherche à obtenir de Patrick le secret de la mayo vegan, il répond en rigolant avec sa gouaille de bad boy au grand coeur « Le chef a bien essayé de m’expliquer, mais c’est pas évident parce qu’il est Tamoul ! » On rigole en finissant notre café, nez à nez avec Bébél qui nous nargue depuis le début avec son bronzage insolent du Magnifique. On reviendra tester la terrasse, c’est sûr, même si l’ensemble peut paraître un chouilla cher au déjeuner si on part à la carte sur un Entrée-Plat dessert. Mais qu’est ce qu’on était bien…
MAJ du 18/09/2019 : Voilà notre Patoche installé dans le paysage boulonnais avec en plus une belle terrasse qui sera couverte et chauffée dès cet automne. Aujourd’hui on se régale avec un burger basque – la viande de boeuf hachée est mélangée avec de la charcuterie basque épicée, une merveille de gourmandise.
Mais ce sont les frites qui nous ont attiré notre attention. Coupe, texture, cuisson parfaites, servies avec une petite mayo maison à tomber. La perfection absolue. Patrick vient d’effacer 10 ans de tests de frites pour le Blog de Boulogne. Mais regardez plutôt :
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Un gros coup de coeur du Blog !