Excédé par la grève de la RATP, le restaurateur Mathias Danjou a décidé de poster une offre très particulière sur le site de petites annonces LeBoncoin. L’entrepreneur bien connu et apprécié des Boulonnais propose d’échanger son restaurant la Salle à Manger contre un poste à la RATP.
Sur Facebook, le restaurateur justifie son exaspération ainsi :
Bonjour,
Notre restaurant la Salle à Manger recherche des cheminots grévistes pour stage rémunéré de sensibilisation à la pénibilité .
La pénibilité c’est :
- Une perte de 20 000 euros de CA à cause de personnes qui paralysent un pays.
- Lorsque tes salariés dorment sur leurs lieu de travail .
- lorsque tu paies des Uber à coût de 120 euros par-ci par-la de ta poche afin de ne pas laisser tes salariés si méritants dans la galère .
- Lorsque tes cuisiniers se lèvent également à 4h30 du matin pour ne pas être en retard et qu’ils finissent leur nuit sur leur lieu de travail .
- lorsque tes clients continuent de t’appeler le matin pour annuler leur réservations et le pire en s’excusant alors qu’ils n’ont rien demandés.
- lorsque tes salariés qui font déjà un bon 50 heures par semaine ( chose que toi ami cheminot ne vivra jamais) continuent de perdre leurs temps par ta faute .
Bref la pénibilité c’est ce que vivent les artisans, infirmiers, policiers, pompiers et j’en passe …..mais la pénibilité ne me dit pas que tu sais ce que c’est vraiment .
Donc vient faire une stage chez moi ( je te paierai ) et tu pourra alors parlé de pénibilité cher ami cheminot….
PS : par avance encore merci pour demain et les jours à venir…..
Bien cordialement
Un restaurateur parmi tant d’autre ….
Mathias Danjou
D’après le Figaro, les pertes occasionnée par la grève s’élèvent à 740 millions d’euros pour le seul secteur de la restauration.
Voir la fiche du restaurant La Salle à Manger sur Le Blog de Boulogne
Lamentable et stupide.
La pénibilité, c’est de conduire pendant des heures des bus bondés dans les embouteillages.
La pénibilité, c’est de travailler sous terre.
La pénibilité, c’est d’embaucher à 5h du matin pour démarrer les premiers métros et débaucher à 1h 30 après avoir rangé les rames.
La pénibilité, c’est d’écraser les gens qui se suicident sur les voies.
La pénibilité, c’est de supporter les critiques de nantis, qui se permettent de juger sans rien connaitre.
En restauration, la pénibilité, c’est souvent d’avoir un patron qui fait travailler ses salariés pour un salaire de misère.
D’ailleurs, est-ce bien légal de les faire travailler 50h par semaine?